J’ai fait un faux mouvement

Comme convenue dans les résolutions, je suis allée au sport.

Avant la séance je me suis préparée. J’ai enfilé mon legging, mon tee shirt et surtout mon soutif spécial sport…. Il était d’un beau rose pâle pour ne pas être trop visible sous le tee shirt, un peu trop rembourré à mon goût, mais il faut bien protéger mes nénés en les enfermant douillettement dans un écrin. Une fois en tenue j’ai été agréablement surprise de voir que Robert et Robert étaient très fiers et que je n’avais rien à envier à Lara Croft.

Je me suis donc dirigée vers ma salle de sport préférée, pleine de motivation. Là j’ai rejoint tout un groupe d’hommes et de femmes de tous âges, de tous niveaux et de toutes morphologies. Ici on fait du sport, on s’encourage à se dépasser, on se soutien on appelle ça, la famille

Pendant 1H d’intense activité, j’ai transpiré, j’ai eu le palpitant qui battait la chamade, les joues rouge écarlate, le souffle court. A la fin de la séance je n’étais pas hyper sexy mais j’étais heureuse, je me sentais vivante même si je n’avais fait aucune prouesse. Waouh ça fait un bien fou !!!

Le sourire aux lèvres je file vers les vestiaires pour prendre une bonne douche avant de rentrer. Mais là le super soutif, sans baleine ni fermeture, pour ne pas blesser, se transforme en une véritable camisole. La bande élastique ne veut pas glisser à cause de la sueur… J’ai beau essayer de l’attraper dans tous les sens, il reste imperturbable dans sa mission de rester en place quel que soit la position adoptée. Je me contorsionne et m’entend alors pousser quelques petits cris, je recommence encore et encore… Me vient subitement l’idée que quelqu’un puisse être derrière la porte et m’entende. Mon imagination ne fait qu’un tour…Si quelqu’un entrait dans le vestiaire et me trouvait en lutte avec mon soutif de sport de quoi aurais-je l’air ??? Je n’ose pas imaginer

Je réessaie à nouveau en prenant garde cette fois à me taire. Mais à croire que le silence diminue ma force, j’ai beau faire des nœuds avec mes bras et m’étirer le plus possible rien à faire, il reste en place. Dépitée par la situation, je me résigne donc à rentrer chez moi en tenue de sport et encore transpirante.

Arrivée à la maison, je suis seule, je peux sans crainte reprendre la séance. Ma température corporelle ayant eu un peu de temps pour redescendre le soutif colle moins. Je peux étirer mes bras à nouveau, faire des nœuds, pousser autant de gémissements que je veux et je fini enfin par me délivrer de cette camisole. Je m’allonge épuisée mais victorieuse sur mon lit, la douche n’est toujours pas prise, mais j’ai gagné, non sans mal, la 3ime mi temps. A moitié nue, mon trophée à la main, je me mets à fredonner « libérée délivrée, je ne te reporterai plus jamais… » Après cette petite pause bien méritée je me relève enfin et je commence à me demander si les douleurs qui pointent leur nez viennent de ma séance de sport ou de la séance d’effeuillage en mode lutte plutôt qu’érotique que je viens de subir…

Le lendemain, au réveil, je peux ressentir la localisation exacte de mes abdos dont j’ignorais presque l’existence la veille, mais aussi une douleur entre l’omoplate et le cou bien plus invalidante encore. Je refuse d’être obligée de consulter un ostéo et lui avouer que j’ai fait du sport mais que c’est en enlevant mon super soutif que je me suis coincé un truc dans le dos. Je mettrais bien un peu de crème mais mon bras n’atteint que mon cou, il refuse de s’étirer à nouveau jusqu’au milieu du dos. Cette fois ci je n’insiste pas…mais comment vais-je faire ? J’étais si fière de moi après cette bonne séance de sport. Mon cerveau imagine toutes les solutions. Arrêter le sport au bout de la 1ere séance de l’année, ça fait un peu tôt quand même.. et j’ai dit aux copines que je revenais dans 2 jours. Expliquer l’épisode du déshabillage…c’ est inavouable, même si ça a été très sportif. Reste la dernière solution tout simplement me taire et renouveler ma lingerie.

2 jours plus tard, remotivée à bloc, j’enfile ma nouvelle brassière que j’ai étudiée avec soin et je retourne vers la salle de sport. Avant de commencer la séance le coach regarde tout le monde et demande qui a des blessures et ne peut pas faire tous les mouvements ?… Je lève difficilement le bras. Mais quand il me demande ce que j’ai, mes souvenirs me reviennent en mémoire et, avec un petit sourire au coin des lèvres, je m’en tire avec un vague « j’ai fait un faux mouvement… »

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