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Comme beaucoup de femmes, chaque année, Libellule va rendre visite à sa gynéco. Ce n’est pas que la vérification de la mécanique soit le plus palpitant, mais Gygy a un plus qui lui donne de la valeur ajoutée. Une fois l’examen fait minutieusement, la voilà qui s’inquiète du bouillonnement du chaudron. Pas folle la guêpe, elle a bien compris que le pauvre a été oublié dans un placard plusieurs années et que le moment est venu de le remettre en service. Elle encourage donc Libellule a fréquenter les sites de rencontres. Pas très motivée celle-ci va découvrir, sans succès, ce genre d’applications dont on lui vante les mérites. L’année suivante la même question revient, entraînant la même réponse, jusqu’au jour où Libellule avoue avoir redonné une nouvelle jeunesse à ce chaudron.
Dans un premier temps il a fallu réviser le mode d’emploi et redécouvrir toutes ses subtilités. Il s’avère qu’il vibre très différemment en fonction l’utilisateur et peut s’apparenter à un piano dont la mélodie varierait selon qu’il est joué par un amateur ou par un virtuose.
Seulement Mozart ne gère pas son succès. Il a donc décidé de jouer comme un amateur pensant que Libellule s’en contenterait. Hors de question, après avoir essayé de lui faire comprendre elle le renvoie donc jouer avec ses vieilles casseroles.
Gygy a bien compris que Mozart ne se donnait plus la peine d’allumer le cerveau de Libellule. Elle la redirige donc sur les sites. Telle une commerciale, elle dégaine l’argument que les allumeurs d’encéphale, ne pouvant plus sortir, ont été contraints de se rabattre eux aussi, vers cette voie pour trouver l’amour. Toujours pas conquise par ces applications, Libellule est reconnaissante de l’énergie qui anime Gygy. Non seulement celle-ci assure un suivi de la mécanique mais en plus elle se soucie du véritable bonheur que le chaudron peut apporter. Qu’elle se rassure, Libellule n’a pas l’intention de le ranger une nouvelle fois au placard. Elle préfère le garder pour un Mozart qui se réjouira de son succès et n’aura de cesse de cultiver son génie.
L’année prochaine, la question du bouillonnement du chaudron reviendra probablement. En effet, il est dommage de se priver de ce trésor. Mais, comme tout trésor, il n’est pas à mettre entre toutes les mains. Mozart est unique mais il reste encore un Bach, Debussy, Chopin, Beethoven et tant d’autres à découvrir pour le bonheur de Libellule.
Tant que Gygy verra que derrière les chaudrons il y a des Libellules avec leur histoire, leur peurs, leur blessures, leurs valeurs, leurs réussites, alors sa salle d’attente ne désemplira pas. Ce plus, si précieux, fait d’elle non seulement, un médecin de qualité, mais une personne humaine et chaleureuse que l’on a plaisir à revoir chaque année.
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