Il y a les mots doux de notre enfance, ceux qui nous ont bercés et apaisés. Il y a les mots durs qui nous ont blessés, abîmés. Puis, il y a les mots que tu n’as pas prononcé. Les mots évités de peur de blesser, mais les mots nécessaires pour avancer.
Les mots s’écrivent et se prononcent. Les mots écrits, choisis avec soin, sont pesés, réfléchis, calibrés, mesurés. Ils gardent la distance pour nous protéger. Ils sont destinés à rester.
Les mots dits, sont parfois mesurés parfois spontanés. Ils nous trahissent par la façon de les prononcer. Ils sont accompagnés d’un regard, d’une intonation, d’un comportement. Certains disent qu’ils s’envolent, moi je trouve qu’ils laissent leur empreinte gravée comme une signature.
Tu repousses ou fuis la rencontre de peur que tes mots entrainent mes maux. Mais les maux sont déjà là par l’absence de mots dits. Les mots écrits ont insinué, mais n’ont pas été compris ou enregistrés. Mon cerveau a besoin de t’entendre les prononcer pour les graver en moi. Peu importe le mot choisi, le mot doit être vrai. S’il entraîne des maux chez toi ou chez moi c’est qu’il sera juste. A partir de ce moment-là seulement, nous serons libres l’un de l’autre et nous pourrons guérir nos maux.
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